Les pères ne veulent pas être
oubliés Un traitement
équitable
Les pères
revendiquent de plus en plus la garde des enfants, partagée ou alternée. Une
complémentarité. Ils ne veulent pas être les laissés-pour-compte du divorce.
La situation des hommes, mari ou père, est trop souvent ignorée, déplore
l'Association des hommes du Luxembourg. "Les pères doivent avoir des droits
réels sur l'éducation et le devenir des enfants", explique Fernand Kartheiser,
secrétaire de l'association. Actuellement, au Luxembourg, ce sont les femmes qui
ont les faveurs des pouvoirs politique et judiciaire. Et le projet de loi ne
fera qu'enfoncer le clou. L'autorité parentale conjointe n'existe que très
rarement et par convention entre les parents. Naturellement, le tribunal donne
tous les pouvoirs de décision à la mère, elle a la garde de l'enfant, le père ne
bénéficie que d'un droit de visite. "Le Luxembourg doit rattraper son
retard", souligne le secrétaire, et particulièrement dans le cas d'enfant
naturel. "Le père doit avoir une autorité réelle sur l'avenir de son enfant. Les
deux parents pourront ainsi exercer une influence égale sur l'éducation de leur
progéniture." UNE SITUATION DE DETRESSE "La réforme du
divorce a fait un pas important dans la bonne direction", mais il ne va pas
assez loin, selon l'association. "L'autorité parentale conjointe devrait être
systématique." Côté financier, trop souvent les pères ou maris se retrouvent
dans une situation de détresse matérielle et psychologique. Sans remettre en
cause la pension alimentaire due à l'enfant, qu'elle trouve légitime,
l'association s'oppose fermement à celle octroyée à l'ex-épouse. D'autant que le
projet de loi veut y introduire le maintien du même niveau de vie qu'avant la
rupture. "Cette assurance vie pour l'épouse est inacceptable", relève Fernand
Kartheiser. "Pas possible mathématiquement car si le niveau de vie de la femme
ne change pas, celui de l'homme diminue fortement." Le logement, d'où il doit
"déguerpir", est toujours mis à disposition de la mère, faisant perdre au mari
son droit premier à la propriété. "Le droit luxembourgeois crée des exceptions
que nous ne pouvons tolérer", ajoute le secrétaire. Le cumul des pensions
alimentaires et l'impossibilité de jouir de son bien immobilier, souvent frappé
d'un prêt qu'il continuée rembourser, font que l'homme se retrouve dans une
situation matérielle alarmante, voire impossible. La saisie sur salaire en cas
de non-paiement de pension alimentaire donne le coup de grâce. "Après le
divorce, chacun doit se construire une nouvelle vie", conclut Fernand
Kartheiser.
Source: Le Jeudi 24.5.2006
Toute nouvelle, toute fraîche, l'Association des
hommes du Luxembourg (AHL) a quatre mois. La seule association de soutien aux
hommes. Contre une trentaine pour les femmes. Est-ce la raison de l'absence de
subsides du ministère de l'Egalité des chances, par exemple? Une égalité
pourtant vécue au sein même de l'organisation, où les femmes sont les
bienvenues.