La situation des pères séparés ou divorcés au point de
vue fiscal
L’Association des Hommes du Luxembourg (AHL) est gravement préoccupée par
la situation financière des pères séparés ou divorcés. Elle considère que ces
personnes sont discriminées par l’Etat, entre autres en matière fiscale et en
matière d’allocations familiales.
L’AHL
rappelle d’abord que les deux parents doivent contribuer à l’entretien de leurs
enfants communs, en principe à parts égales. Les pères, en raison de la
discrimination dont ils font l’objet, n’obtiennent la garde de leurs enfants que
dans des cas extrêmement rares. En plus, ils se voient régulièrement condamnés à
payer des pensions alimentaires pour leurs enfants qui sont considérablement
plus élevées que les frais réels auxquels le parent gardien doit faire face pour
couvrir les besoins des enfants.
L’AHLrappelle encore que
les pères, en sus des pensions alimentaires, doivent couvrir les dépenses liées
à l’exercice de leur droit de visite et d’hébergement. Ils veulent non seulement
visiter leurs enfants, mais pouvoir en plus faire des excursions ou passer des
vacances ensemble avec eux. Pour pouvoir héberger les enfants chez eux, ils
achètent ou louent des logements d’une surface qui dépasse leurs besoins normaux
et qui sont donc nettement plus chers. En plus, ils acquièrent des meubles pour
pouvoir convenablement loger les enfants. Les pères qui habitent loin de leurs
enfants font face à d’importantes dépenses supplémentaires, comme par exemple
les frais de voyage, d’hôtel etc. L’AHL constate que les tribunaux ne tiennent
pas compte de toutes ces considérations.
En
réalité, la situation de divorce ou de séparation rend nécessaire que des
infrastructures d’accueil pour les enfants communs existent simultanément auprès
du père comme auprès de la mère. Dans beaucoup de cas, mais malheureusement pas
dans tous, les enfants communs vivent plusieurs mois par an auprès du père (la
moitié des vacances scolaires, chaque deuxième fin de semaine, parfois même une
ou plusieurs nuits en semaine). Les enfants font donc bien partie à la fois de
deux ménages et non seulement d’un seul ménage.
En
dépit de ces réalités, l’AHL doit constater qu’au point de vue fiscal, les pères
divorcés, séparés de corps ou séparés de fait perdent, après trois ans, la
modération d’impôt pour enfant(s) pour le motif que ses enfants ne feraient plus
partie de son ménage. Ainsi, les pères sont traités du point de vue fiscal
pratiquement comme des célibataires sans enfants, nonobstant le fait que leur
situation est fondamentalement différente. Il est vrai que les pensions
alimentaires pour les enfants sont fiscalement déductibles, mais seulement
jusqu’à un certain plafond, qui se situe généralement largement en dessous des
pensions réellement payées. En même temps, par la perte de la modération
d’impôts pour enfants, le père perd d’autres avantages fiscaux, dont notamment
la réduction des maxima déductibles concernant certains types de dépenses
spéciales (par exemple en matière d’intérêts débiteurs, d’assurances et
d’épargne-logement).
Il est à noter dans ce
contexte que les pères qui ont conclu certains contrats financiers spécialement
au bénéfice de leurs enfants se voient privés des avantages fiscaux qui y sont
normalement assortis. Les mesures prises par l’Etat pour favoriser la conclusion
de tels contrats sont ainsi souvent privées de leurs effets.
L’AHL
demande que les père et mère séparés ou divorcés soient traités de façon
absolument égale du point de vue fiscal et gardent tous les deux le bénéfice de
la modération d’impôt pour enfant jusqu’à l’âge de vingt et un ans. Il doit être
considéré que l’enfant fait partie en même temps des ménages du père et de la
mère, indépendamment des décisions disposant de la garde des
enfants.
L’AHL
demande comme mesure immédiate que les tribunaux ne puissent plus fixer des
pensions au-delà des seuils fiscalement déductibles. Pour les pensions
alimentaires antérieures à cette première mesure, elles devront être déclarées
entièrement déductibles des impôts à payer par le
père.
Pour
les pères vivant loin de leurs enfants, l’AHL demande que les frais liés à
l’exercice de leur droit de visite et d’hébergement soient entièrement
déductibles. Nul ne saurait mettre en doute que l’exercice du droit de visite et
d’hébergement est non seulement un droit mais en plus une obligation morale pour
le père. Compte tenu de l’importance du père dans l’éducation des enfants,
l’Etat devrait tout faire pour favoriser l’exercice dudroit de visite et d’hébergement par les
pères, y compris sur les plans financier et fiscal. Il est aberrant de devoir
constater que les pères qui, pour des raisons financières, ne peuvent pas se
permettre de voyager pour visiter leurs enfants, se voient reprochés par les
Tribunaux de se désintéresser de leurs enfants et d’être de mauvais pères !
L’AHL constate encore que dans certains cas, les enfants habitent presque
autant voire plus chez le père que chez la mère, en dépit du fait que c’est la
mère qui a le droit de garde. Même dans ces cas, les tribunaux insistent sur le
paiement d’importantes pensions alimentaires à la mère. Le père doit payer ainsi
deux fois pour ses enfants : les pensions alimentaires à la mère et en plus
lapresque totalité des dépenses
pour les enfants qui habitent de fait chez lui. L’AHL demande que dans des cas
pareils les tribunaux suppriment entièrement les pensions à payer à la mère. Il
est triste de devoir constater qu’actuellement, la justice ne semble presque
jamais vouloir tenir compte des réalités lorsque celles-ci plaident en faveur
des pères.
En matière d’allocations
familiales, l’AHL constate de nouveau que les deux parents doivent contribuer à
l’entretien des enfants, en principe à parts égales. Or, jusqu’à présent, les
allocations familiales sont versées exclusivement au parent gardien.L’AHL demande que les allocations
familiales mensuelles soient dorénavant versées à part égale au père et à la
mère qui doivent tous les deux contribuer à l’éducation et à l’entretien de
leurs enfants. Cette mesure rétablirait une certaine justice tout en étant
financièrement neutre pour l’Etat.
L’AHL
peut être contactée par téléphone au numéro (+ 352) 691 308 154, par
courriel à l’adresse infos@ahl.lu ou par un courrier postal adressé à
son siège, AHL c/o 153, avenue de Luxembourg, L – 4940 Bascharage.